Après de longues négociations (2002-2014), l’Union Européenne (UE) a finalement réussi à faire signer un accord commercial aux pays d’Afrique de l’ouest : l’Accord de partenariat économique, ou APE, largement critiqué par la société civile africaine.
Par cet accord, l’Afrique de l’Ouest ouvrira progressivement ses marchés aux exportations européennes, ce qui entraînera de graves conséquences pour les petits paysans : l’ensemble de l’agriculture paysanne et vivrière, la souveraineté alimentaire et tous les projets actuels de transformation locale et de développement de l’industrie régionale qui seront frappés de plein fouet par une concurrence européenne déloyale, destructrice d’emplois, et par une dépendance accrue vis-à-vis des cours des marchés mondiaux.
Cet accord entrainera également de grosses pertes budgétaires pour les États africains, que rien ne viendra compenser.
Le développement endogène de la région et les projets d’intégration régionale seront sacrifiés au bénéfice d’une économie tournée vers l’exportation (notamment des ressources naturelles), fortement carbonée. Les peuples seront réduits à importer des produits subventionnés et de qualité douteuse venant concurrencer leurs propres productions, les inégalités régionales seront renforcées.
Les sociétés civiles africaine et européenne font actuellement campagne pour empêcher la ratification de cet APE, alors que certaines gouvernements africains ont déjà donné leur accord.
Pour aller plus loin :
- La société civile africaine se rebelle contre l’accord de libre-échange UE-Afrique(Médiapart, 2014)
- Les papiers de Jacques Berthelot sur les Accords de Partenariat Économique (Solidarité, 2014)
- Examen des négociations des APE par les ministres de l’UE (AITEC, 2008)
- Dossier d’information sur les enjeux des Accords de partenariat économique UE-ACP (Aitec, 2007)