Fin juillet, après le 10e cycle de négociation, les mesures prises pour protéger le secret qui entoure le TAFTA ont été considérablement renforcées. D’après un mémo obtenu par le site d’investigation allemand Correct !v, la Commission Européenne a décidé de se dispenser d’envoyer aux États membres les résumés de ses discussions avec les États-Unis.
Matthias Fekl, ses collaborateurs et les autres membres des gouvernements devront se plier aux nouvelles règles et se déplacer jusqu’à Bruxelles s’il leur prend l’envie de garder un œil sur la négociation du plus grand accord bilatéral de libre échange de l’histoire. Ils ne pourront alors qu’y consulter les documents dans une salle de lecture coupée du monde, et ce jusqu’à ce que des salles similaires soient installées dans les capitales. Quand aux quelques parlementaires nationaux qui avaient accès aux rapports, comme en Allemagne, ils se retrouvent dans la même situation que le reste de leurs concitoyens : dans le noir.
Le site d’investigation allemand Correct !v a été à l’origine de la publication mi-juillet de nombreux documents confidentiels, dont des informations sur les positions américaines, qui aurait précipité le renforcement du secret.
Une chose est sûre, pour les accords de libre échange, la transparence n’est pas pour tout de suite.
Pour aller plus loin
- EU doubles down on TTIP secrecy as public resistance grows, ArsTechnica (en anglais)
- TTIP controversy : Secret trade deal can only be read in secure ’reading room’ in Brussels, The Independant (en anglais)
- Empörung von CDU bis LINKE über TTIP-Geheimhaltung, Correct !v (en allemand)
Image : Santiago Rocha, CC-BY.