Ce mardi 12 mai, les sénateurs américains ont refusé de donner l’autorité spéciale de négociation, ou « Fast Track Authority » [1] au président Obama, mettant un sérieux bâton dans les roues du TAFTA. Il s’agit d’un véritable revers pour le président, forcé de s’allier aux républicains contre son propre parti [2]. Hier, seul un sénateur démocrate a voté pour le fast track, tous les autres se sont opposés au texte.
Grâce à la très large alliance d’organisations de la société civile et de syndicats opposée à l’accord transpacifique (TPP) et à l’accord transatlantique (TAFTA), le débat sur les traités a véritablement décollé aux États-Unis ces dernières semaines.
La semaine dernière, le président Obama a choisi le siège de Nike pour s’adresser au congrès et l’exhorter à lui donner l’autorité spéciale de négociation. Tout un symbole.
L’accord transpacifique [3] (TPP), bien plus avancé que le TAFTA, est au cœur des débats. L’opacité des négociations, les menaces sur l’emploi, l’ISDS, les dangers du chapitre propriété intellectuelle pour l’accès aux médicaments et pour les libertés sur internet ont cristallisé l’opposition au fast track.
Le projet de loi doit maintenant passer devant la chambre des représentants.
Pour aller plus loin
- Motion to Advance Fast Track Legislation Fails in Senate (Public Citizen)
- Obama’s plans for trade deals with Asia and Europe in tatters after Senate vote (Guardian)
- Traités de libre-échange : le coup de frein des démocrates américains (Le Monde)
- États-Unis. Le libre-échange, dernier grand défi du mandat d’Obama (Courrier international)
- Senate Democrats gang up to delay fast-track trade bill (Reuters)
- Setback for TTIP as Congress holds on to trade deals power (EUobserver)
- Are the wheels starting to fall off TTIP ? (Global Justice Now)
- Obama’s trade deal : Why he’s in danger of losing (Washington Post)